Tel que je l'ai vu fonctionner pendant une grande partie de ma carrière, ce système centralisé de gestion de la recherche fondamentale était non seulement viable mais probablement le meilleur possible pour nous mettre sur pied »... (Graine de mandarin, 1994, p. 319)
Rapports, conférences, interventions publiques... au fil de son parcours, Jacques Friedel s'est régulièrement exprimé sur l'organisation de la recherche en France. C'est qu'entre le laboratoire et l'amphithéâtre auxquels il est toujours resté attaché, et les instances nationales de réflexion, d'évaluation et de programmation scientifiques dans lesquelles il a été appelé à siéger, il est devenu un observateur privilégié des ses forces et de ses faiblesses, de ses succès et de ses travers.
À mesure des années, alors que sa notoriété grandissait, la voix de Jacques Friedel a de plus en plus été sollicitée et écoutée. Avec clairvoyance, avec une modération qui n'excluait pas les saillies acérées, elle a compté dans l'histoire récente de la recherche. La redécouvrir aujourd'hui ne permet pas seulement de revenir sur la pensée et l'action d'un homme – un savant dans la République –, mais aussi de remettre en perspective le paysage scientifique qui s'est construit avec lui, et dont nous avons hérité.
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